Œuvre exposée au Carreau de Cergy (2015) et à la Fondation Vasarely (2014)
Mesure d’éternité. 2014.
Sablier en verre soufflé, Diamant d’Herkimer.
Prêt de l’artiste.
Dans ce petit sablier en verre soufflé, les grains du sable ont été remplacés par une pierre, un diamant d’Herkimer, dont la taille ne permet plus l’écoulement d’un bulbe de verre à l’autre.
Le sablier perd sa fonction de mesure d’un intervalle. Le temps est arrêté, comme suspendu.
Tel un sablier des temps modernes, l’objet devient la métaphore d’un temps taillé sur mesure et devenu si précieux, qu’il ne parvient plus à glisser délicatement à moins peut-être d’être brisé ou retaillé.
Néanmoins, ce « diamant » ne trompera pas l’expert. Bien que particulièrement éclatant et translucide, il appartient à la famille des quartzs. Provenant des mines éponymes, de l’Etat de New York, les diamants d’Herkimer sont des cristaux biterminés de quartz possédant 18 faces lisses et brillantes, présentant fréquemment des impuretés, inclusions d’hydrocarbures, ici visibles. Malgré ses bienfaits puissants et bénéfiques en lithothérapie, sa nomenclature est un leurre.
Si les diamants sont le symbole de l’éternité par excellence et la pierre précieuse la plus vendue au monde, le quartz, minéral le plus répandu de l’écorce terrestre, reste lui particulièrement utilisé en horlogerie pour ses qualités de précision mais dont la sensibilité aux variations de température entraine sa dilatation.
Dans ce jeu de faux semblants visuels, c’est une image trouble du temps qui se dessine, un concept qui a acquis une valeur marchande et monnayable, un objet d’admiration ou de démonstration de réussite, un bien prisé et négociable que l’homme semble vainement ainsi tenté de maitriser.
Œuvre exposée à la Fondation Vasarely (2014)
Le Minutaure. 2014.
Installation in situ, 50 potelets.
Call Box. 2013.
Cabine téléphonique, dispositif interactif.
Programmation : Guillaume Evrad.
Prêt de l’artiste.
DJEFF
Né en 1975 à Valence. Vit et travaille à Paris.
Dans la continuité de ses études en communication, Djeff choisit de s’intéresser plus particulièrement à l’image, ses enjeux d’interactions et les nouveaux usages qu’en offrent les technologies en se spécialisant notamment en hypermédia à Université Paris 8 et en arts numériques aux arts Décoratifs de Paris (ENSAD).
Lauréat de la bourse « Créateur Numérique » de la Fondation Hachette en 2000, Djeff est le fondateur du studio d’Entertainment digital «Dekalko». De 2001 à 2009, il enseigne les nouveaux médias au département « Culture et communication » de l’Université Paris 8 et rejoint Sciences Po en 2009 comme Directeur artistique puis Directeur de la création, en 2012.
Le travail de Djeff s’ingénie à questionner les impacts comportementaux des nouvelles habitudes conditionnées par la technologie. Il met le plus souvent cette assimilation semi-consciente en abime dans un jeu de confrontations ludiques d’objets-icones d’époques révolues, qui sont détournés de leurs usages premiers par l’introduction de technologies plus récentes. Du gameart à l’installation, ses pièces invitent à réfléchir ces nouvelles modalités de la vie automatique, moins dans le jugement que par la prise de conscience.
Ses installations et vidéos sont régulièrement exposées en France (festival Emergences à Paris, Centre Pompidou festival Mal au pixel à Saint-Ouen, Nuit Blanche à Paris et Amiens, Fondation Vasarely à Aix-en-Provence en 2010, festival Ososphère à Strasbourg, Musée en Herbe à Paris, La Gaîté Lyrique à Paris…) ainsi qu’à l’étranger (Montréal, Berne, Shanghai Istanbul, New York, Gijon, Eindhoven…). Certaines ont désormais rejoint les collections permanentes d’institutions (Computerspiele Museum de Berlin).