Œuvre exposée au Carreau de Cergy (2015) et à la Fondation Vasarely (2014)
Installez-vous, on vous appellera. 2014.
Installation in situ. Chaises, table, plante en plastique, magazines obsolètes.
Cette pièce reprend l’ensemble des codes de l’imaginaire collectif associés à la salle d’attente : table présentant des magazines pour patienter, chaises plus ou moins confortables, plante plastifiée pour traverser la durée et supporter la poussière, baguette de mise à distance pour éviter de s’appuyer contre les murs ou de s’attarder. Tout est ici choisi pour rappeler qu’on ne restera pas, qu’on est bien dans un lieu de transition, de passage.
Dans ce sas intemporel où le seul loisir est de consulter des magazines d’un autre temps, ceux d’actualités qui n’en sont plus, le visiteur osera-t-il entrer, s’installer et attendre?
L’attente forcée n’est plus celle du temps de la contemplation, de la réflexion. Il ne s’agit plus de prendre son temps à une époque où il est de convenance d’être occupé, tout le temps, ou au moins d’avoir l’air de ne pas avoir le temps.
Image de tous les purgatoires, du quotidien à l’existentiel, cette salle d’attente est envisagée à la fois comme un reposoir mais également comme une injonction, reposant la justification de l’attente dans toutes ses circonstances.
De l’ absurde condition humaine attendant (« POZZO. – Je n’arrive pas… (il hésite) …à partir. ESTRAGON. – C’est la vie. En attendant Godot, S. Beckett ) à l’appel insurrectionnel contemporain (« Qu’est-ce qu’on attend pour foutre le feu ? » NTM), il semble impossible dans notre société de ne pas attendre, mais finalement, que choisit-on d’attendre et attendrons-nous qu’on nous appelle?