Œuvre exposée au Carreau de Cergy (2015) et à la Fondation Vasarely (2014)
O’Clock. 2008-2014.
Installation, 300 horloges, 450 x 240 cm. 3ème version.
Prêt de l’artiste
O’Clock est une installation typographique faite de 300 horloges. Des horloges sans chiffre ni cadran dont les aiguilles sont synchronisées pour laisser apparaître, une fois par heure, une phrase. Nadine Grenier détourne le temps au sens propre pour le rendre bavard.
L’outil de mesure se métamorphose en lignes de composition graphique, l’aiguille en caractère et s’opère ainsi un glissement de la lecture de l’heure vers l’écriture de la langue. De l’unité de temps vers l’unité sémantique. D’un concept établi par l’homme pour appréhender les changements du monde vers les moyens d’expression de sa pensée. Deux systèmes de transmission d’informations, besoins vitaux, se succèdent dans cette progression, tout deux ayant pour vocation la « communication » telle qu’étymologiquement « mettre en commun ».
Ces idées peu tangibles prennent une réalité physique à tour de rôle : les aiguilles indiquent l’heure puis deviennent lettres, mots et phrase pour laisser de nouveau place au temps, dans une continuité sans fin mais qui reste insaisissable. La métrique rationnelle alterne avec une autre métrique, plus sensible, celle de la prose, chacune évoquant à sa façon, la rengaine futile du temps.
« Le temps passe, et chaque fois qu’il y a du temps passe, il y a quelque chose qui s’efface ». Jules Romain
Nadine GRENIER
Né en 1983 à Soissons. Vit et travaille à Rennes.
Formée à l’école Olivier de Serres à Paris et diplômée des Arts Décoratifs de Strasbourg, Nadine Grenier s’installe temporairement à Berlin pour revenir à Rennes où elle exerce en tant graphiste dans le domaine culturel et du design stratégique, travaillant entre autres, sur des projets d’identité de marque, d’édition, de typographie, d’exposition, d’installation et d’illustration.
Elle développe parallèlement une pratique libre et artistique qui donne lieu à des installations, des projets graphiques, photographiques ou illustrés. Elle se fait notamment remarquée avec sa pièce O’Clock constituée de 300 horloges (Biennale du Design, Saint-Etienne en 2008 puis Triennal Design Museum, Milan, 2012). En 2009, elle reçoit plusieurs prix internationaux pour la campagne Every Minute counts for AIDS.
Le rapport entre l’objet et l’image tient une place importante dans son approche artistique.
Ces diverses pratiques se réunissent autour de concepts simples, qu’elle veut accessibles à tous. Pour se faire, Nadine Grenier choisit un vocabulaire sans artifice qui prend ancrage dans un environnement usuel, du quotidien, voire empreint de culture populaire -illustrations de contes, de cartes à jouer, typographie proche du point de croix, lettrage en aiguilles d’horloges- et auquel elle recourt avec un regard soucieux de proximité et attentif à l’altérité : série de photographies sur le mimétisme entre amis(Les Amis, 2008), les voisins (92 portraits, 12 rue Paul Janet, 2008) ou les sans-domicile-fixe (Tu habites en bas de chez moi, je ne te regarde plus comme avant, 2009) qui partagent sa rue.